« Aujourd’hui cela n’a plus de sens de parler de e-commerce, le e-commerce est juste le commerce au XXIe siècle »
La Fevad a invité Emmanuel Grenier, PDG de la plateforme e-commerce CDiscount, à intervenir lors de son événement “Les Enjeux du E-Commerce: A Brand New Day” sur le sujet “Reinvention Day, et si l’arrivée des marques étaient une nouvelle opportunité pour les distributeurs? ». Dans la continuité de sa keynote, il a accepté de répondre aux questions du Lab Fevad.
1) Comment CDiscount travaille-t-il avec les marques depuis son lancement ?
Nous avons commencé par vendre des CD et des DVD d’occasion pour quelques euros. Aujourd’hui, nous travaillons avec toutes les plus grandes marques et nous proposons plus de 50 millions de références : électroménager, derniers jeux vidéo à la mode, grands crus classés, meubles design etc. Et plus récemment nous avons investi le secteur des services avec le mobile, l’énergie, le voyage, la billetterie et la santé.
Il y a encore des marques plus difficiles à convaincre que d’autres, notamment dans le secteur du luxe ou de la très haute technologie, mais aujourd’hui internet devient un canal incontournable et la plupart des marques l’ont bien compris.
Le fait d’être référencées sur notre plateforme leur permet d’avoir accès à un flux de plusieurs millions d’utilisateurs. Quel que soit le type de partenariat choisi, elles bénéficient de nos 20 ans d’expertise et de tout un panel de services pour se développer via notre plateforme : logistique, transport, marketing, paiement …
Concrètement, nous collaborons aujourd’hui de deux manières avec les marques : soit nous achetons et revendons leurs produits, soit nous les référençons sur notre marketplace en tant que vendeurs.
Nous avons également de plus en plus de discussions avec les marques qui montrent de l’intérêt pour une solution mixte.
2/ Comment l’arrivée des marques sur l’e-commerce (notamment les digital native) est-elle vécue par les grands leaders de la distribution en ligne comme CDiscount ?
La digitalisation du retail est naturelle. Les consommateurs achètent aujourd’hui de plus en plus sur internet : le smartphone est notamment devenu la principale interface de la vie des gens pour consommer, se distraire, organiser leur quotidien, travailler, etc.
700 000 personnes par an arrivent en âge d’acheter et ils achètent d’abord en ligne avant d’acheter en magasin, 1% par an cela ne se sent pas, mais quand 25% du marché a basculé cela devient un canal incontournable pour les marques.
Aujourd’hui cela n’a pas plus de sens de parler de e-commerce, le e-commerce est juste le commerce au 21eme siècle. Il n’y a d’ailleurs presque plus d’exemples de commerçants qui ne sont pas également online (ex. même les marques de luxe s’y mettent).
L’enjeu majeur pour les marques est principalement un enjeu de trafic. C’est la raison pour laquelle elles ne peuvent se développer seules en ligne.
Les marques viennent chercher chez nous un trafic en hausse continue – 20M du VU /mois soit 1/3 de la population française -, une marque forte, une audience qualifiée et nos 20 ans expertise du e-commerce.
3/ Comment va évoluer la relation entre marques et distributeurs ? Redoutez-vous les effets d’une désintermédiation à terme ?
Je ne vois pas cette relation évoluer vers une désintermédiation mais plutôt une complémentarité. Dans la nouvelle économie qu’est l’économie de plateforme, la capacité d’un site web à être le principal lieu d’intermédiation entre marques et consommateurs est rapidement devenu cruciale.
Les marques ont besoin d’être présentes là où sont les clients c’est-à-dire sur les grandes plateformes comme la nôtre.
En cela Cdiscount est aujourd’hui un accélérateur d’entreprises ouvert à tous ceux et celles qui ont besoin d’avoir accès à un marché qualifié de dizaines de millions de personnes mais aussi de services pour se développer.