Focus – Amazon doit-il se méfier d’Open Bazaar, la première place de marché décentralisée au monde?

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OpenBazaar.org est un projet communautaire de place de marché  pour faciliter les transactions e-commerce, mais sans autorité centrale et donc sans commission. Une sorte de Amazon, mais sans Amazon.  Et cela est rendu possilble grâce à la blockchain.  La vision d’OpenBazaar est de rendre le pouvoir aux marchands et aux consommateurs, en s’éloignant des systèmes traditionnels contrôlés par un intermédiaire, et leur permettre de réaliser des interactions e-commerce de manière libre, juste et indépendante.

La plateforme a été lancée en avril 2016 par une petite équipe de passionnés travaillant sur ce projet pendant leur temps libre.  L’équipe d’OpenBazaar a reçu 3 millions de dollars de capital à risque en octobre 2016 par des investisseurs pour monter une entreprise, OB1, et engager une équipe de développement.  L’entreprise compte désormais 11 membres éparpillés dans le monde.  Elle a levé 5 millions de dollars supplémentaires en série A en mars 2017 pour développer de nouvelles fonctionnalités.

OpenBazaar connecte ainsi les consommateurs et les marchands via un réseau P2P, où les données sont distribuées sur le réseau et non stockées dans une base de données centrale. Les paiements se font en crypto-monnaies, avec plus de 50 monnaies digitales acceptées par la plateforme.

Une place de marché comme OpenBazaar permet donc de s’éloigner du modèle d’Amazon à l’heure où les consommateurs se soucient de plus en plus de l’accumulation de données sur eux. Amazon doit-il pour autant se faire du souci?

Pour l’instant, OpenBazaar n’est clairement pas encore à la hauteur en terme de fonctionnalités.  Lors d’un interview pour Bitcoinist.net, le directeur des opérations d’OB1, Sam Patterson, expliquait que “les places de marché existantes comme Amazon et eBay ont mis des décennies à construire un ensemble impressionnant de fonctionnalités pour leurs utilisateurs. Notre premier lancement avait l’avantage d’offrir 0% de commissions et d’utiliser le Bitcoin, mais il va encore nous falloir du temps avant qu’on ait des fonctionnalités aussi riches que celles des grosses plateformes”. Le logiciel a néanmoins déjà été téléchargé plus de 400.000 fois.

La plateforme n’est pour autant pas sans risque.  Un des risques majeurs de ce type de place de marché, c’est qu’en rendant le pouvoir aux mains des consommateurs, cela ouvre la voie à un marché noir où tout type de transaction est permis.

A l’origine, OpenBazaar a d’ailleurs été créé à partir du code d’un prototype appelé DarkMarket lors d’un hackathon à Toronto.  Le logiciel a été entièrement re-codé avec un premier lancement en avril 2016 et une version 2.0 en novembre 2017 pour améliorer l’expérience client.

 “Nous n’avons pas créé OpenBazaar pour que les gens s’en servent pour faire des transactions illégales, mais le problème est que lorsqu’on donne la liberté et du pouvoir aux gens, certains s’en servent à mauvais escient. On ne peut qu’espérer qu’ils en fassent bon usage” explique le fondateur Brian Hoffman.