Nous avons interviewé Olivier Theulle, directeur des opérations de la Fnac à Paris. Depuis fin 2013, Olivier Theulle dirige la logistique et distribution des produits tous canaux confondus. La FNAC a récemment lancé un service de livraison en 2h chrono au domicile des clients ou à leur bureau, dans plusieurs villes de France.
Tous les acteurs du e-commerce se font concurrence pour livrer de plus en plus vite. Quelles technologies ou modèles d’affaires rendent possible une livraison en 2h chrono ?
Le pilier de notre stratégie depuis plusieurs années est vraiment l’omni-canal, c’est-à-dire les synergies entre la livraison internet et notre réseau de magasins. On a plus de 50% de notre chiffre d’affaires de ventes sur internet qui est en lien avec les magasins. C’est un changement majeur qui a démarré il y a 4-5 ans et qui donne lieu à deux innovations essentielles : une livraison des produits qui ne sont pas en stock dans le magasin et la livraison à domicile en 2h chrono, qui utilise les stocks des magasins les plus proches. L’avantage de la FNAC, c’est qu’on est à l’origine un réseau de magasins. On utilise des coursiers et on travaille avec des startups, comme Deliver.ee, pour assurer la livraison.
Quels sont les principaux défis logistiques pour un acteur e-commerce comme la FNAC?
Nos principaux défis sont de poursuivre de façon continue l’amélioration du service omnicanal, de réduire les délais de livraison, d’offrir plus d’options aux internautes. C’est ce qu’on a fait en développant notre service « 2h chrono ».
On parle beaucoup du Big Data. En quoi cela transforme-t-il la logistique au sein de la FNAC?
Il y a un gros travail sur les données. On travaille avec des startups de Big Data dans tout ce qui est pilotage du processus de livraison, exploitation des données du colis au cours de sa vie, etc. C’est au coeur du métier depuis quelques années.
Que pensez-vous des technologies émergentes telles que les drones, l’intelligence artificielle, les véhicules à guidage automatique, les imprimantes 3D ?
Notre métier est très industriel et nous amène à traiter des millions de colis. C’est un métier de pointe où parmi des centaines de milliers de commandes, il faut qu’un colis retrouve un client. Pour être fait de manière économique, il faut en permanence innover et mutualiser un grand nombre de choses.
Les nouvelles technologies n’auront un impact sur les services que dans 10 ans. Il y a des problèmes réglementaires très importants, notamment pour les drones. En effet, le challenge majeur dans les années qui viennent est tout ce qui est lié à la logistique urbaine. Les réglementations, les autorisations de circulation et de livrer, la capacité dans les centre-villes. Ca va être en partie résolu par des innovations et technologies émergentes. Le véhicule autonome peut constituer un moyen par exemple.